Les Gloutonnes vous présente un guide complet des sphaignes des Hautes Fagnes, ces mousses extraordinaires qui jouent un rôle écologique crucial dans les tourbières belges. Découvrez la diversité des espèces de Sphagnum présentes en Belgique, avec leurs caractéristiques spécifiques: Sphagnum magellanicum aux teintes rouge pourpre, Sphagnum palustre vert pâle, Sphagnum capillifolium rouge-rosé, Sphagnum cuspidatum vert vif des zones aquatiques, Sphagnum fallax jaune-doré, et bien d'autres variétés. Notre guide détaille la coloration, l'habitat, la taille et la rareté de chaque espèce, ainsi que les meilleurs endroits pour les observer dans leur environnement naturel. Les sphaignes sont essentielles à l'écosystème des tourbières, capables de retenir jusqu'à 20 fois leur poids en eau et de créer les conditions acides favorables aux plantes carnivores. Elles jouent également un rôle majeur dans le stockage du carbone et la régulation hydrique. Apprenez à découvrir ces plantes fascinantes de façon responsable en respectant ces milieux fragiles et protégés.
Les Sphaignes des Hautes Fagnes
Découvrez ces mousses exceptionnelles qui constituent l'âme des tourbières
Le Trésor Méconnu des Tourbières
Les sphaignes sont des mousses extraordinaires, véritables architectes des tourbières. Leur capacité exceptionnelle à retenir l'eau (jusqu'à 20 fois leur poids sec) et à acidifier leur environnement en fait des organismes uniques dans le règne végétal.
Dans les Hautes Fagnes belges, notamment le long de la vallée de la Hoëgne, on peut observer différentes espèces de sphaignes aux colorations variées allant du vert tendre au rouge profond, en passant par des teintes dorées surprenantes.
Ces plantes primitives jouent un rôle écologique crucial : elles créent les conditions acides et humides nécessaires à l'installation des plantes carnivores, participent à la séquestration du carbone et régulent le cycle de l'eau dans ces écosystèmes fragiles.

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L'Importance Écologique des Sphaignes
Stockage du carbone
Les tourbières à sphaignes contiennent jusqu'à 30% du carbone terrestre mondial, malgré leur faible superficie (3% des terres émergées). En Belgique, les tourbières des Hautes Fagnes constituent un puits de carbone irremplaçable.
Régulation hydrique
Grâce à leur capacité d'absorption exceptionnelle, les sphaignes jouent un rôle de "réservoir naturel", stockant l'eau en période pluvieuse et la relâchant progressivement lors des périodes sèches, limitant ainsi les inondations en aval.
Archéologie naturelle
Le milieu acide et anaérobie de la tourbe de sphaigne préserve la matière organique pendant des millénaires. Les tourbières des Hautes Fagnes sont de véritables archives naturelles qui racontent l'histoire de nos paysages et de notre climat.
Découvrir les Sphaignes de Façon Responsable
Les zones tourbeuses des Hautes Fagnes sont des milieux extrêmement fragiles. Pour préserver ces écosystèmes uniques tout en profitant de leur beauté, voici quelques recommandations :
Rester sur les caillebotis
Les passerelles en bois (caillebotis) permettent de traverser les zones tourbeuses sans piétiner la végétation fragile. Un pas en dehors peut endommager des années de croissance de sphaignes.
Observer sans prélever
La cueillette est strictement interdite dans la réserve naturelle. Photographiez les sphaignes plutôt que de les collecter, et privilégiez les zooms pour éviter de vous approcher excessivement.
Choisir la bonne saison
La fin de l'été (août-septembre) est la période idéale pour observer les sphaignes dans toute leur splendeur colorée. De plus, c'est à cette période que les tourbières sont généralement moins humides, réduisant le risque d'endommager les sols fragiles.
Se faire accompagner
Les Hautes Fagnes proposent des visites guidées avec des naturalistes qui vous feront découvrir toutes les subtilités de ces écosystèmes fragiles, tout en vous aidant à identifier les différentes espèces de sphaignes.




Questions fréquentes
La coloration des sphaignes est due à des pigments (principalement des anthocyanes et des caroténoïdes) qui jouent un rôle protecteur contre les rayonnements UV. Les sphaignes rouges contiennent plus d'anthocyanes, tandis que les jaunes sont riches en caroténoïdes. Cette pigmentation s'intensifie généralement avec l'exposition au soleil, ce qui explique pourquoi les spécimens en pleine lumière sont souvent plus colorés que ceux à l'ombre. C'est un peu l'équivalent de notre "coup de soleil" chez ces plantes primitives.
Oui, il est possible de cultiver des sphaignes chez soi, particulièrement dans un terrarium humide ou un paludarium. Elles nécessitent une eau acide (pH 4-5), de préférence de l'eau de pluie ou déminéralisée, une luminosité modérée sans soleil direct, et une humidité constante. Ne prélevez jamais de sphaignes dans la nature (surtout dans les zones protégées comme les Hautes Fagnes) ! Il existe des sources commerciales légales qui vendent de la sphaigne vivante cultivée de manière durable. Les sphaignes sont d'excellentes compagnes pour les plantes carnivores en culture.
La sphaigne est la plante vivante, tandis que la tourbe est le matériau qui résulte de sa décomposition partielle en conditions anaérobies (sans oxygène). La tourbe est composée de sphaignes mortes accumulées sur des milliers d'années dans des conditions d'humidité permanente. L'extraction de tourbe pour l'horticulture est problématique sur le plan environnemental car elle libère de grandes quantités de CO₂ stocké et détruit des habitats uniques formés sur des millénaires. C'est pourquoi des alternatives à la tourbe sont de plus en plus recherchées pour les jardins et l'horticulture.
Historiquement, les sphaignes ont été utilisées comme pansement naturel pendant les guerres mondiales en raison de leurs propriétés absorbantes et légèrement antiseptiques. Ces mousses contiennent un composé appelé "sphagnol" qui a des propriétés antibactériennes. Elles ont également été utilisées dans certaines médecines traditionnelles pour traiter les problèmes oculaires et cutanés. Cependant, leur plus grande valeur réside désormais dans leur rôle écologique et la protection des écosystèmes qu'elles créent, plutôt que dans leur exploitation directe.